L’épaule se compose de trois os (clavicule, scapula, humérus), dont les mobilités sont très intriquées.
Les mouvements d’élévation et de rotation de l’épaule sont assurés par plusieurs groupes musculaires dont les actions se complètent. Un muscle tire l’humérus vers le haut (muscle deltoïde), d’autres muscles vers le bas ( muscles grand rond, grand dorsal, grand pectoral), d’autres encore en arrière ou en avant.
La coiffe des rotateurs est le nom donné à un ensemble composé de quatre groupes de tendons (sous-scapulaire, sus-épineux, sous-épineux, petit rond). Ces tendons coiffent la tête de l’humérus comme un chapeau et initient la rotation de la tête de l’humérus.
Figure 1 : Vue
postérieure des muscles de l'épaule
Figure 2 : Vue
postérieure des muscles de la coiffe
Figure 3 : Vue
antérieure des muscles de l'épaule
Figure 4 : Vue d'ensemble de l'insertion des tendons de la coiffe
Elle correspond à une inflammation chronique d’un tendon. Celui-ci peut être irrité dans sa partie superficielle,
dans sa partie profonde ou dans son épaisseur. Dans une tendinite, le tendon conserve donc sa continuité, mais cette pathologie peut conduire à une
rupture tendineuse secondaire, suite à l’altération de fibres tendineuses (on parlera alors de rupture de la coiffe
des rotateurs).
La tendinite la plus couramment observée concerne le tendon du sus-épineux. Il s’y associe souvent une inflammation du
tendon du long biceps.
Les principales causes d’apparition d’une tendinite sont les suivants :
Figure 5 : Différents types d'acromions selon Bigliani (Type 1 : plat - Type 2 : courbé - Type 3 : crochu)
Figure 6 : Zone de faiblesse vasculaire du tendon sus-épineux
Ces symptômes sont la douleur, l’enraidissement de l’épaule et la diminution de la force.
La douleur apparaît lors de l’élévation du bras. Elle devient très gênante la nuit. Elle est d’apparition progressive et se localise à la face externe du bras sous l’acromion. Elle s’associe souvent à une irritation du long biceps, qui donne des douleurs antérieures.
L’enraidissement de l’épaule s’établit progressivement et le patient constate une limitation à la fois des rotations et de l’élévation.
La force est aussi très souvent diminuée.
Dans un premier temps, on réalisera une radiographie et une échographie, afin de confirmer et de préciser le diagnostic.
La radiographie permettra d’éliminer une fracture, d’évaluer l’espace entre la tête et l’acromion, de déterminer la forme de l’acromion, de rechercher une éventuelle présence d’arthrose ou de calcifications dans la coiffe.
L’échographie est un examen opérateur dépendant mais elle pourra donner des indications sur l’importance de la tendinite de coiffe et de l’inflammation de la bourse sous-acromiale, ainsi que sur l’état du tendon du biceps.
Figure 7 : Echographie d'une tendinite du long-biceps
Figure 8 : Echographie d'une tendinite du sus-épineux
En deuxième intention et après échec du traitement par rééducation et infiltrations, l’IRM permet de voir la totalité de l’épaisseur du tendon et de visualiser d'éventuelles ruptures partielles.
Figure 9 : IRM d'une tendinite du long-biceps
Figure 10 : IRM d'une tendinite du sus-épineux
Figure 11 : Rupture partielle du tendon du sus-épineux
Ce traitement sera dépendant de la cause diagnostiquée par l’examen clinique et des résultats des examens radiographiques.
Lors de la prise en charge, le traitement proposé est le suivant :
Consulter la page dédiée à la rééducation et aux exercices d'auto-rééducation
Après 6 mois, si la douleur persiste malgré un traitement médical parfaitement réalisé, nous proposons une acromioplastie
sous arthroscopie (« rabotage » de l’os de l’acromion).
L’arthroscopie est une technique chirurgicale nécessitant une hospitalisation de 48h, permettant en même temps que l’acromioplastie de visualiser
l’état des tendons de la coiffe des rotateurs pour rechercher une éventuelle fissure tendineuse et la réparer le cas échéant.
Dans les suites opératoires, une écharpe est conservée quelques jours. En même temps, une autorééducation doit être effectuée, ainsi qu’une rééducation avec un kinésithérapeute. La guérison intervient alors en 3 à 6 mois.
Vidéo 1 : Acromioplastie
Lors de la prise en charge, il est proposé un traitement médical, consistant en un ré-apprentissage du geste sportif : l’objectif est de renforcer les rotateurs internes, de diminuer la force des rotateurs externes et de réaliser des exercices d’étirement, afin de distendre la capsule postérieure, qui est souvent rétractée.
En cas d’échec du traitement physio-thérapeutique, effectué sur une période de 6 à 12 mois, il pourra être proposé une intervention chirurgicale pour procéder au débridement arthroscopique du bourrelet dans sa portion postérieure et supérieure, et de la face profonde de la coiffe des rotateurs.
Vidéo 2 : Résection du bourrelet supérieur et inférieur
Il peut être proposé une chirurgie consistant à réséquer la partie pathologique du tendon et réinsérer la partie saine dans l’os.
Cette chirurgie présente l’inconvénient de nécessiter de longues suites. Pour cette raison, elle est indiquée seulement si le patient coopère très activement dans les suites post-opératoires et présente une forte motivation, par exemple pour une reprise de son travail.
Vidéo 3 : Réparation d'un tendon de la coiffe sous arthroscopie